Ablation totale de la prostate par incision du bas-ventre (prostatectomie radicale à ciel ouvert)

Les examens pratiqués chez vous nous ont permis de diagnostiquer une tumeur maligne de la prostate (carcinome). Ces investigations ont mis en évidence une tumeur limitée à la prostate, pouvant en principe être éliminée par une ablation totale de la prostate. Bien entendu, nous discuterons longuement de l’intervention que nous envisageons de pratiquer, de ses chances de succès et des risques encourus. Pour que vous puissiez vous préparer à cet entretien, le résumé ci-dessous vous donne les informations générales les plus importantes.

La maladie et ses dangers

Si cette tumeur n’est pas traitée, il y a des risques de dissémination des cellules tumorales avec apparition de métastases dans les ganglions lymphatiques et les autres organes, pouvant provoquer des douleurs et entraîner la mort. De plus, cette augmentation de la taille de la prostate peut provoquer des troubles de la miction identiques à ceux qui apparaissent en cas d’hypertrophie prostatique bénigne. D’autres conséquences peuvent également êtres observées : apparition de sang dans l’urine, rétention urinaire complète consécutive à une obstruction par des caillots sanguins.

Technique opératoire

Sous anesthésie générale, on pratique une incision du bas-ventre. Dans un premier temps, on procède à l’ablation des ganglions lymphatiques disposés le long des vaisseaux iliaques et, si nécessaire, à un examen extemporané. S’il s’avère que ces ganglions sont atteints par la tumeur de manière étendue, l’intervention sera interrompue. Si tel n’est pas le cas, on procédera à l’ablation complète de la prostate et des vésicules séminales. On anastomose ensuite l’urètre à la vessie sur un cathéter. Une perte de sang importante est fréquemment observée et souvent inévitable. Elle nécessitera une transfusion sanguine : il est possible d’éviter complètement ou en partie de recourir à un don de sang en effectuant une autotransfusion. Si l’on opte pour cette solution, on vous prélèvera durant les 4 à 6 semaines précédant l’intervention 2 à 3 fla4ons de sang que l’on conservera à cet effet.

Suites opératoires

Normalement, cette opération offre une bonne perspective de guérison totale du cancer de la prostate.  Il faut savoir cependant qu’elle entrainera une perte de l’éjaculation et donc de votre pouvoir de procréation. En outre, une perte de puissance sexuelle (érection) apparaît fréquemment, mais il est possible de la traiter avec des méthodes thérapeutiques modernes. Il est possible que des problèmes d’incontinence urinaire surviennent, mais ceux-ci pourront en règle générale être surmontés rapidement (quelques semaines ou mois). il est rare que ces problèmes durent plus longtemps ou demeurent de façon permanente, auquel cas ils peuvent être corrigés en pratiquant une seconde intervention.

Risques et complications

Comme pour toute intervention, des complications générales telles que thromboses, embolies ou infections des plaies peuvent survenir. Des blessures au niveau du gros intestin, des uretères ou de la vessie sont parfois observées. Lors de l’ablation des ganglions lymphatiques, il est possible que du liquide lymphatique s’accumule au niveau du site opératoire. Il engendre rarement des douleurs et se résorbe en général de lui-même.

Après l’opération

Un drainage de la plaie se fera pendant plusieurs jours et vous porterez une sonde vésicale durant 7 à 10 jours environ. On vous mettra en outre sous perfusion pendant quelques jours. L’hospitalisation sera de 4 à 7 jours environ et vous pourrez reprendre le travail au bout de 6 à 8 semaines.

La présente notice n’est qu’une partie de l’information concernant cette intervention et ne doit en aucun cas vous inquiéter. Nous en parlerons encore avec vous personnellement. Surtout n’hésitez pas à nous poser des questions sur tout ce qui vous paraît important ou peu clair. Faites-nous également savoir si vous préférez ne pas recevoir de plus amples informations.